Quoi de neuf ?
C'est le désert ici... Je m'en vais redonner quelques nouvelles sans trop savoir si quelqu'un viendra les lire, mais je ne me résouds pas à fermer ce blog qui porte le récit de notre année en Syrie. Cette page n'est pas fermée dans notre tête, et nous avons encore en tête tellement de souvenirs, tellement d'interrogations aussi, qu'il ne me paraît pas possible de faire disparaître tout cela en un clic. Alors il faut que j'essaie de faire revivre ces pages, je me demande juste comment. Réflexion, réflexion...
Des nouvelles de la famille : tout le monde va bien, le rythme de la rentrée est pris... Les filles grandissent encore et toujours, le petit bonhomme aussi, plutôt deux fois qu'une, même. Les filles sont en CP, CE2 et 6ème ; et le petit bonhomme toujours dans les jupes de sa mère !
Les souvenirs de la Syrie diffèrent d'une fille à l'autre : Yuna s'en souvient très bien, évidemment ; Amélie a des souvenirs mais on sent aussi que certaines choses se sont effacées ; et Erell n'a pratiquement aucun souvenir, parfois des flashs de certains lieux, de certaines personnes avec qui nous sommes encore en contact, par contre elle a totalement oublié ceux avec qui nous n'avons plus aucun lien ; leurs noms ne lui évoquent plus rien. Elle ne le vit pas très bien d'ailleurs, on sent de la frustration lorsqu'elle s'aperçoit qu'elle a oublié ce dont nous reparlons. Nous avons fait développer des photos de Syrie, que les filles regardent régulièrement avec grand plaisir ; elles se mettent à raconter, souvent avec joie. C'est autre chose quand on entend parler de la Syrie à la radio, là elles demandent généralement qu'on coupe, elles ne veulent pas entendre parler de cette guerre.
Un jour, il faudra qu'on raconte à Maxime toute cette histoire, cette étape de la vie de notre famille. Peut-être aussi qu'un jour on pourra retourner en Syrie, avec lui cette fois. Inutile d'espérer que le pays sera le même que celui que nous avons connu. Mais malgré tout ce qui s'y passe, tout ce qu'on voit et entend, notre envie d'y retourner est toujours aussi grande. En attendant, nous continuons de réaliser nos projets et d'en échafauder d'autres pour l'avenir... Qui vivra verra !