La Bourboule ?
Non : on n'est pas allés aux sports d'hiver cette année, mais tout bonnement à une demi-heure de chez nous, samedi. Et oui, parce que jeudi, regardez ce qui tombait :
OK, je vous l'accord, la photo n'est pas bien expressive. Mais je vous l'assure, c'était de la neige, et de beaux flocons en plus. Ben oui, c'est comme ça ici, un coup il fait beau, un coup il neige, et quatre jours après, comme ce midi, on mange sur la terrasse.
Samedi, donc, nous avions vu que la neige de jeudi avait bien blanchi les montagnes situées au nord de Damas, du côté de Seydnaya, où nous étions déjà allés un jour de grande chaleur. Nous avions envie d'aller voir ça de plus près, et pourquoi pas, de marcher un peu dans la neige. Hop, un sac, quelques affaires, des gants, des écharpes, et nous voilà partis sans trop savoir ce que nous allions trouver. Finalement à Seydnaya il n'y avait pas tellement de neige, il fallait revenir sur nos pas et quitter la route principale pour entrer dans des villages à flanc de montagne pour trouver la neige. Nous avons donc finalement choisi l'un de ces villages, Talfita je crois, et avons grimpé autant que possible avec la voiture avant de nous arrêter au bord d'un chemin. Nous avons croisé des familles syriennes faisant la même chose que nous, des bonshommes de neige sous les oliviers... Surprenant :-D Oh, ce n'était pas le bout du monde, et on aurait pu se croire à Montauban :
(pour ceux qui ne le savent pas, à Montauban il y a une usine Entremont)
Le village, vu d'en haut, c'était ça :
Les points rouges que vous voyez, ce sont les "tanks", les réserves d'eau des maisons. Les bâtiments semblent tous ne pas avoir été finis, pour nos yeux d'européens, c'est gris, peu de bâtiments sont enduits, et on voit bien que l'isolation n'est pas franchement au rendez-vous.
Nous nous sommes arrêtés au bord d'un chemin, donc, et les filles se sont mises à pousser des cris de joie en s'enfonçant dans la neige.
Elles ont entamé la construction d'un bonhomme, du moins les deux grandes, parce qu'Erell avait déjà bien du mal à marcher dans cette neige qui lui arrivait au genou, et d'ailleurs c'est ce qui l'amusait : essayer de tenir debout. Avec plus ou moins de succès d'ailleurs :-D
Ses soeurs n'étaient pas en reste. Quelle joie !
Leurs cris ont dû attirer l'attention des personnes de la maison d'à côté, car je me suis aperçue qu'une jeune fille nous regardait en souriant. Puis une autre. Deux soeurs sans doute.
Et le petit frère, qui, lui, a rejoint nos filles un peu timidement.
On a réussi à lui demander en arabe comment il s'appelait : Khalil. Petit à petit il s'est pris au jeu et a lancé quelques boules de neige vers les filles, sans sourire mais le jeu semblait lui plaire quand même.
Puis l'une de ses grandes soeurs est sortie de la maison et s'est dirigée vers un petit bâtiment en haut du jardin.
Et voilà qu'elle en a sorti une petite chèvre et l'a portée jusqu'à nous.
C'était un moment assez magique, cette rencontre inattendue avec une jeune fille qui ne nous comprenait pas et que nous ne comprenions pas, mais qui voulait montrer sa petite chèvre à nos blondinettes.
Quelques caresses et éclats de rire plus tard, nous avons quitté les lieux, les filles commençant à avoir froid dans leurs vêtements mouillés, mais contents de ce moment de joie improvisée. Cette jeune fille semblait vraiment s'amuser de voir nos fillettes dans la neige, et a réussi à entrer en communication avec nous sans que la barrière de la langue soit un problème. Je me demande encore qui d'elle ou de nous a le plus apprécié ce moment de la journée !
C'est aussi ça, la Syrie :-D
Et notre bonhomme de neige alors ? Eh bien la bonne humeur étant au rendez-vous, il était drôlement zen, ce bonhomme, vous ne trouvez pas ?